Dans le cœur d'une mère 💔

Message personnel + How to Get Away with Muriel Robin ?

JALAPEÑEWS
3 min ⋅ 18/10/2023

CHAUD DEVANT

CONFLIT INTÉRIEUR ~ Il se passe une chose étrange, quand on devient parent. La souffrance des enfants, insupportable avant, prend une dimension concrète : on voit soudain son petit à la place de tout enfant qui souffre. Il nous vient des images terribles en tête, des visions nous percutent sans qu’on puisse les repousser. 

On croise une famille à la rue, en rang serré sur un matelas miteux posé à même le trottoir, et contre le sein de la mère se dessine le visage son propre enfant. On pourrait être cette femme, on le sent tout à coup, il aurait suffi qu’on naisse de l’autre côté d’une frontière absurde, dans un État qui traite certains humains pire que des chiens, alors ils ont fui, enfants compris, pour finalement devenir les chiens d’un autre pays. 

On entend à la radio un père qui cherche sa fille, elle a disparu, et on sent dans sa chair l’absence de sa fille à soi, le vide abyssal se créé pendant quelques secondes, on devient ce père affolé qui supplie dans le vide.

Ce matin, on croit être à Gaza. On n’a pas vu grand-chose en ouvrant les réseaux, juste une petite main couverte de poussière qui serre un croissant. La taille de la main, par rapport au croissant, laisse penser que l'enfant doit avoir deux ou trois ans, en pleine poussée de la vie jusqu’à ce qu’une bombe ne s'abatte sur lui. Des hommes se battent à coups de mots pour savoir qui a tiré, ils hurlent qu’ils n’y sont pour rien, la bombe tombée sur l’hôpital ne venait pas de chez eux, ce sont les Autres qui tirent sur leurs propres gosses. Et puis quoi ? C’est bien fait, car les Autres ont assassiné des petits dans leur lit, ils leur ont tranché la gorge ou ils les ont brûlés – une bombe, c’est presque propre, à côté.

Enfant contre enfant, œil contre dent.

Pendant ce temps, à mille et mille kilomètres, impuissant.es, il y des pères, des mères, et tout un tas de gens qui ne sont pas parents mais qui ont en eux l’humanité, ce désir profond de protéger les plus faibles. Des gens qui assistent impuissant.es au carnage, à la mort des enfants, et puis des femmes, et puis des hommes, l’esprit s’embourbe dans un flot de chair et de fumée, on voudrait ne plus y penser mais l’esprit est tenace, il mélange ce qu’on a vraiment vu, lu, avec de l’imaginaire, une bouillie sanglante et des cris et des pleurs.

On voudrait fermer les yeux et que tout ça disparaisse. On voudrait que cette guerre si vieille, si sale, cesse. On voudrait serrer contre soi son enfant. Et on prie pour que les enfants des autres restent vivants.

Pour aider les populations civiles à Gaza, vous pouvez soutenir l’ONG Caritas (Secours catholique), présente sur le terrain depuis plusieurs années et dont l’action locale est reconnue pour son efficacité. Plus d’information ici.

TAPAS DU JOUR

~ Guerre de com : que s’est-il passé à l’hôpital Al-Alhi Arabi de Gaza? Le Hamas et Israël s’accusent mutuellement d’être responsable de l’explosion de mardi, qui a fait entre 200 et 500 mort.es.
~ Le président US Joe Biden est arrivé en Israël ce matin pour une visite sous très haute tension.
~ En France, et alors que l’affreux Darmanin veut supprimer la couverture médicale d’État (AME) pour les sans-papiers, Médecin du monde publie un rapport montrant combien elle est utile, mais aussi, peu utilisée : 8 étranger.es éligibles sur 10 n’y ont pas recours.

RED HOT MINI PEPPER

MADE IN FLEMME ~ Vous avez aimé la série How to Get Away with Murder ? Vous allez détester sa pseudo-adaptation, Master Crimes, diffusée à partir du 9 novembre sur TF1. Hier, la chaîne a dévoilé une bande annonce qui donne des frissons, et pas pour les bonnes raisons. Le casting est en effet presque entièrement blanc, alors que la version américaine était portée par plusieurs acteurices racisé.es dans des rôles principaux, à commencer par la grande Viola Davis, qui incarnait la prof tourmentée Annalise Keating.

Si TF1 n'a pas présenté la série comme une adaptation, pas besoin d’être Sherlock pour voir les ressemblances. Dans Master Crime, Muriel Robin joue Louise Arbus, une prof de psycho-criminologie obligée de collaborer avec la police sur une enquête, dans laquelle elle entraîne quatre de ses étudiant.es. Soit un copier-coller du pitch US, à la différence que les élèves d’Annalise Keating sont impliqué.es dans le crime en question et que l’intensité dramatique y est plus élevée d’environ 1000%.

Point positif ? La présence à l’écran d’Anne Le Nen aux côtés de son épouse Muriel Robin. Un duo lesbien sur TF1, ça fait tout de même du bien.

Jalapeñews est une newsletter de Coline Clavaud-Mégevand. DA Chiara Vecchiarelli.

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Par Coline Clavaud-Mégevand

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